8. Innover ou décroître : devons-nous choisir ?

L’innovation peut-elle sauver l’humanité ? La fondation Solar Impulse, dédiée à l’innovation, a identifié plus de mille solutions « propres et rentables » à la crise environnementale, qu’elle estime nécessaires « pour ne pas demander à la population des efforts impossibles à tenir ». Beaucoup sont déjà prêtes à être déployées dans la vie de tous les jours. Par exemple, un module qui récupère la chaleur perdue dans les usines, la stocke et la réinjecte dans le circuit de production ; un appareil qui réduit de 80 % les rejets de particules toxiques des voitures et de 20 % leur consommation de carburant. Ces innovations gaspilleraient moins de ressources et d’énergie, et la réglementation pourrait les encourager.

L’innovation technologique et la supposée « croissance verte » pourraient donc réduire les émissions de CO2 sans remettre en cause le fonctionnement de nos sociétés ? Ce modèle est loin d’être évident : la croissance n’est toujours pas verte et ne parvient pas à découpler la hausse du PIB de celle des pressions sur l’environnement. Les limites planétaires sont dépassées et l’innovation ne répond pas totalement aux urgences.

Une société de la décroissance ou de la sobriété propose de définir d’autres objectifs que l’augmentation du PIB, comme le niveau d’éducation, la santé ou la biodiversité. Elle serait aussi plus désirable avec des cadres de vie plus agréables. Elle contredit bien évidemment tous les paradigmes de l’économie de marché et les perspectives d’un progrès illimité.

Doit-on choisir entre ces deux visions de l’avenir ?

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